mercredi 29 juillet 2009

La RDCongo sur la liste des pauvres.


Sur les 50 pays les plus pauvres du monde, classés selon l’indicateur de développement humain (IDH) du PNUD, 33 sont situés en Afrique subsaharienne. Malnutrition, pauvreté, illettrisme, situation sanitaire désastreuse... le continent est la première victime du creusement des inégalités dans le monde. Si de 1960 à 1980, les pays d’Afrique ont enregistré des progrès sensibles en matière de développement économique et social, ces progrès se sont ralentis, notamment du fait des effets désastreux des plans d’ajustement structurel menés par les institutions financières internationalesLa pauvreté peut toucher des personnes isolées ou des groupes et populations entières ; elle touche principalement les pays en développement, mais elle existe également dans les pays développés. Les Etats mènent des politiques d’aide aux pays pauvres (économie du développement) et, pour leurs propres citoyens, mettent en place des programmes d’aide sociale pour réduire ou supprimer la pauvreté. A Kinshasa près de 7 enfants sur 10 en RDC sont affectés par la pauvreté. C’est le résultat de l’étude menée sur la pauvreté des enfants et les disparités en RDC. En regardant le reportage sur les enfants perdus de la rue de Kinshasa, j’ai été surpris de voir les enfants de 13 à 15 ans se prostituer. Que ne fut le choc pour moi d’observer des reportages pareils ? Dans une ville où la plupart des enfants vit sous le seuil de la pauvreté qui représente près de 80 %. Ce qui revient à dire que 9/10 de la population vit de la prostitution.
Imaginez-vous qu’après avoir vécu longtemps en Europe, je me sens responsable de la situation qui prévaut actuellement dans mon pays. Et ayant retourné une seule fois à Kinshasa, en 2005, j’ai eu l’occasion de rencontrer les shegués en plein milieu de la capitale. J’avais pensé que les autorités en place auraient pu faire quelque chose pour aider ces fils et filles du pays à se reconstruire. Il semble que nous sommes en retard sur tout point de vue. Et d’ailleurs, le phénomène shegués a engendré le pire des pires qu’on appelle Kuluna. (Traduisez : colonne en français). Des jeunes désoeuvrés qui tuent et volent au su et au vu des autorités en place. Devrions-nous interpeller les parents qui sont responsables de l’éducation de base ? Pas de boulots, rien a faire, on se retrouve dans les rues. Nous avions été encadrés par nos vieux tant par les activités de vacances que certaines activités à l’Eglise. Ce fut l’époque de l’Abbé Joseph Mpundu et Djamba Yowé, pour ne citer que ceux-là.
Quelle stratégie adopter en vue d’élaborer des programmes de lutte contre la pauvreté ? Il faut trouver des pistes de solutions mais en avons-nous les moyens ? Que des questions se posent et nous ne trouverons peut-être pas de solutions. Ne serait ce pas possible de retourner à la base de l’éducation pour enfin endiguer ce fléau qui n’arrête pas de s’accroître. Nous devrions aussi penser à ce que nous sommes en tant que parents vis-à-vis de nos enfants ?
Sommes-nous réellement pauvre ? Afrique Centrale : réveillons-nous. Ceci est à voir aussi avec nos partenaires de développement en vue d’aider nos enfants à reprendre un souffle de vie normal. Quand le Fonds Monétaire International visite notre pays par le canal de son Président, je me demande de quoi ont-ils pu parler ? Oui certainement. Et quand deux chefs d’Etat se rencontrent : de quoi parlent-ils ? Les membres de l’Assemblée ont aussi le temps de parler des lois. Ont-ils déjà trouvé le temps d’épingler des sujets de ce genre ? Ils gagnent bien leurs vies et se battent pour en avoir d’avantage. Je respecte bien les morts mais je suis choqué quand j’entends qu’un chef d’état avait financé la campagne de Mr. Jacques Chirac. La pauvreté est l’insuffisance de ressources matérielles, comme la nourriture, l’accès à l’eau potable, les vêtements, le logement, et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles comme l’accès à l’éducation, l’exercice d’une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens. Des analyses économiques et des débats portent sur la mesure de la pauvreté, ses causes, et les moyens à mettre en œuvre pour réduire cette pauvreté. La République Démocratique du Congo n’a pas eu de chance avec la guerre que nous venons de connaître à l’Est et dans la province Orientale. Et le grand RDC commence à compter sur les ONG et d’autres associations charitables. A fortiori, nous attendons de l’espoir avec la jeunesse montante qui œuvre dans la réalisation des cinq chantiers du Chef de l’Etat : Joseph Kabila Kabange. Topesa tango na temps « patience » comme le dis si bien l’artiste musicien Antoine Agwepa alias Koffi Olomide.
On parle du changement des mentalités : faut-il changer des têtes ou seulement la façon de faire et concevoir les choses. Entre temps, nous figurons sur la liste des pays pauvres. Nous déplorons également l’abandon par les bailleurs de fonds internationaux. Peut-être n’exigent-ils la rigueur dans la gestion ? Je serai peut être parmi les hommes du changement ? La descente est imminente.
Rangot Tsasa

De Manchester /U.K.

Esclavage et sous-développement Africain

Esclavage et sous-développement africain
Entre 1400 et 1900, près de quarante millions d’africains ont été razziés et réduits en esclavage. Seule la moitié d’entre-eux parvint à rejoindre en vie les zones de travail forcé qui comptaient aussi bien les colonies européennes que l’Afrique du nord, le Moyen Orient ou l’Inde. De nombreux auteurs ont avancé l’hypothèse que l’esclavage avait retardé le développement du continent africain mais c’est le mérite de l’économiste américain Thomas Nunn de quantifier cet impact en tenant compte de l’ensemble de la traite, y compris non européenne. Son résultat est plutôt fascinant. Il affirme que sans l’esclavage le revenu par habitant moyen de l’Afrique serait identique à celui des autres pays du Sud et que le retard du continent vis-à-vis de la moyenne mondiale serait comblé à 72%. Résultat tranché et spectaculaire qui a provoqué une intense discussion mais dont personne n’a remis en cause le sérieux de sa méthodologie.
Comment des évènements après tout lointains pèsent-ils aussi fortement sur le destin des africains ? Au plan économique, l’exportation d’individus généralement jeunes et en bonne santé a amputé le continent d’une masse considérable de consommateurs et de producteurs. Plus qualitativement, la diminution de la densité de population n’aurait pas incité à améliorer les techniques et les rendements agricoles. Mais c’est du côté des facteurs institutionnels qu’il faut se tourner pour comprendre les effets les plus durables de la traite. Cette activité aurait détruit les Etats traditionnels et contribué à la la fragmentation ethnique des pays fournisseurs d’esclaves (pour réduire le risque d’être rapté par un clan rival, chaque ethnie aurait eu tendance à se replier sur elle même). La recherche de gains faciles, l’insécurité généralisée auraient provoqué un gaspillage de ressources nuisible au développement économique. D’après les estimations de T. Nunn, il existe une relation très forte entre le niveau de vie par habitant en 2000 des pays africains et le nombre d’esclaves exportés. Les pays africains les plus pauvres sont ceux qui ont fourni le plus d’esclaves par le passé, comme la Gambie, la Sierra Leone ou l’Angola et les pays épargnés par l’esclavage ont connu un destin économique plus favorable.
Des travaux supplémentaires concluent que les zones accidentées ou reculées, abritées du commerce d’esclaves, ont bénéficié d’un avantage économique : “Nunn et Puga (2007). Ces auteurs montrent qu’une géographie accidentée engendre un effet négatif, elle hausse les coûts de production et de transport, mais cette géographie a aussi permis aux habitants d’échapper à l’esclavage, Bah (1976) montre en effet que les cavernes et les falaises servaient de refuge au sud-est du Sénégal et Brasseur (1968) détaille comment au Mali les terrains montagneux permettaient aux Dogons, de protéger leur territoire. Une géographie désavantageuse aurait ainsi eu un impact positif qui se ressent encore aujourd’hui et domine même l’effet négatif ! ” (Blogage sur l’économie internationale, Fabien Candau)
Les estimations de Nunn vont dans le sens de nombreuses observations antérieures. On peut citer par exemple Jacques Turgot qui dans ses Réflexions sur la Formation et la Distribution des Richesses (1766) soulignait la relation entre esclavage et morcellement politique : “Cette abominable coutume de l’esclavage a été autrefois universelle, et est encore répandue dans la plus grande partie de la terre. Le principal objet des guerres que les anciens peuples se faisaient était d’enlever des esclaves que les vainqueurs faisaient travailler pour leur compte ou qu’ils vendaient à d’autres. Ce brigandage et ce commerce règnent encore dans toute leur horreur sur les côtes de Guinée, où les Européens le fomentent en allant acheter des Noirs pour la culture des colonies d’Amérique. Les travaux excessifs, auxquels des maîtres avides forcent leurs esclaves, en font périr beaucoup ; et il faut, pour entretenir toujours le nombre nécéssaire à la culture, que le commerce en fournisse chaque année une très grande quantité. Et, comme c’est toujours la guerre qui fait les premiers fonds de ce commerce, il est évident qu’il ne peut subsister qu’autant que les hommes sont divisés en nations très petites, qui se déchirent sans cesse, et que chaque bourgade fait la guerre à sa voisine. Que l’Angleterre, la France et l’Espagne se fassent la guerre la plus acharnée, les frontières seules de chaque Etat seront entamées de cela par un petit nombre de points seulement. Tout le reste du pays sera tranquille, et le petit nombre de prisonniers qu’on pourrait faire de part et d’autre, serait une bien faible ressource pour la culture de chacune des trois nations“. Notons au passage que Turgot inverse la causalité privilégiée par Nunn puisque dans son esprit c’est l’émiettement politique qui encourage la pratique des rapts à visée esclavagiste. On peut d’ailleurs se demander si les résultats de Nunn n’ont pas enregistré les effets d’un morcellement ethnique qui aurait préexisté à la traite des esclaves.
Les conséquences délétères de l’esclavage occidental sur les sociétés africaines ont été abordées plus récemment par l’historien John Iliffe (Les Africains : Histoire d’un Continent) cité par Chritopher Bayly de façon éclairante : “Certains spécialistes ont également avancé l’idée qu’un des effets à long terme de la traite fut d’accroître l’esclavage au sein même des sociétés africaines, notamment celui des femmes. Il est probable que l’abolition par les britanniques de la traite négrière causa une augmentation du nombre d’esclaves en Afrique de l’Ouest, et contribua à y mettre en place une société encore plus stratifiée. Les révoltes d’esclaves, contre leurs maîtres africains poussèrent certains rois à perpétuer localement les sacrifices humains rituels, lesquels servaient à la fois d’avertissement aux criminels et à terroriser les esclaves“. Christopher Bayly. La Naissance du Monde Moderne (2007).
Grâce à Thomas Nunn (qui a dit que les économistes ne servaient à rien ?) les Africains mesurent plus correctement le poids considérable du passé esclavagiste. Il leur reste à agir pour qu’une telle fatalité ne pèse plus sur leurs épaules…(source agora vox)

lundi 27 juillet 2009

la dérive autoritaire du régime de Hypollite Kanambe alias joseph kabila

Alors que les premières élections multipartites organisées en 2006 étaient porteuses d’espoir quant à l’établissement de l’Etat de droit en RDC, le rapport démontre que les premières années d’exercice du pouvoir légitime ont été marquées par des entraves importantes aux libertés fondamentales et l’étouffement, en toute impunité, de certaines voix contestataires par des moyens contraires aux dispositions nationales et internationales de protection des droits de l’Homme.
Dès les premiers mois, la dérive autoritaire du régime était perceptible, et celle-ci n’a depuis lors fait que s’accentuer. Les autorités gouvernementales ont en effet radicalisé leurs positions vis-à-vis des voix contestataires, quelles soient politiques, associatives, syndicales...
Basé à la fois sur des faits et des témoignages précis et circonstanciés de victimes, le rapport présente notamment les derniers cas de répression contre les défenseurs des droits de l’Homme. Ces derniers font l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires par les forces de sécurité et subissent très souvent des mauvais traitements. Les conditions de détention s’apparentent également à des mauvais traitements contraires aux dispositions garanties par la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Les forces de l’ordre sont d’ailleurs confortées dans leurs agissements illégaux par l’impunité totale dont elles jouissent jusqu’à présent.
Si les autorités congolaises se défendent de cette situation en invoquant à la fois un contexte conjugué de post conflit et de conflits persistants à l’Est du pays qui rend ardue toute tentative de réforme, nos organisations concluent que ce discours masque surtout une absence de volonté politique d’agir concrètement en faveur des droits de l’Homme. Pourtant, la RDC a signé et ratifié quasiment tous les instruments internationaux en matière de protection des droits de l’Homme. Les Congolais ont des droits, exigibles ici et maintenant, et n’ont pas à subir les conséquences de choix politiques qui visent à en reporter continuellement leur bénéfice plein et entier.
Le rapport formule de nombreuses recommandations adressées aux autorités congolaises afin que celles-ci agissent dans le strict respect des droits de l’Homme, de l’Etat de droit et des principes démocratiques. Nos organisations demandent également à la Communauté internationale, qui avait soutenu l’organisation des élections présidentielles sans exiger l’achèvement du processus de transition démocratique en matière de respect des droits de l’Homme, de se montrer à présent très ferme sur l’essentiel respect de l’Etat de droit et de la lutte contre l’impunité dans ce pays.Pour de plus amples détails consulter le site :fidh.org

Enfin des violeurs officiers arretés.



Quatre officiers, dont un général, des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), accusés de viol et dont l'ONU avait demandé en janvier l'arrestation, sont toujours en activité, a-t-on appris mercredi auprès de la justice militaire.
Trois officiers, deux colonels et un major, restent actuellement affectés dans l'est de la RDC où certains participent activement aux opérations contre les rebelles, comme l'a récemment constaté un journaliste de l'AFP. Le général est en poste à Kinshasa.
"Nous avons demandé au chef de l'état-major de les mettre à la disposition de l'auditorat général" militaire, a déclaré l'auditeur général, le général Joseph Ponde Isambwa.
Un cinquième accusé, lieutenant-colonel, ex-officier dans la milice Maï Maï, est détenu à la prison de Kinshasa mais sous l'accusation de "mouvement insurrectionnel".
La Mission des opérations de l'ONU en RDC (MONUC) avait demandé en janvier aux autorités militaires congolaises la comparution devant la justice militaire des cinq officiers, soupçonnés de viols, sur mineures pour certains, commis entre 2004 et 2006.
En dépit de plaintes déposées par les victimes, de l'ouverture d'enquêtes et parfois de la délivrance de mandats d'amener, les officiers n'ont jamais été traduits en justice.
L'état-major des FARDC avait prévenu début juillet que les "actes répréhensibles" au sein de l'armée, notamment les "vols, tortures, pillages" seraient désormais punis selon "la rigueur de la loi", invitant ses troupes à "respecter les droits de l'Homme" et annonçant une "tolérance zéro".
Fortes d'environ 140 000 hommes, les FARDC sont fréquemment accusées de s'en prendre aux civils, surtout dans les zones de conflit où elles traquent depuis plusieurs mois les rébellions ougandaise et rwandaise respectivement dans le nord-est et dans l'est.
(Belga)
source rtbf info

vendredi 24 juillet 2009

les crimes commis au Rwanda et en RDCongo doivent etre élucidés(Cynthia McKinney)



Les crimes commis en RDC et au Rwanda et qui cristallisent la crise dans les Grands Lacs à la base des déboires que continuent à subir ces deux pays doivent être élucidées pour ramener la paix réelle dans cette région, selon la congressiste américaine Cynthia Mc Kinney
« Nous avons déposé une plainte, avec constitution de partie civile en Espagne, avec le prix Nobel argentin Adolfo Perez Esquivel, Juan Carrero, candidat espagnol au prix No­bel de la paix, et trois municipalités espagnoles pour élu­cider les crimes commis en RDC et au Rwanda de 1990 à 2002 ».Ainsi s’est exprimée la congressiste américaine Cynthia, selon une informa­tion mise en ligne hier de New York et reçue à notre journal. Mme McKinney prétend requalifier les crimes commis en République rwandaise en 1994. Elle était l’envoyée spé­ciale de l’ancien président américain en Afrique et a ré­vélé que « l’attentat du 6 avril 1994 contre le président rwan­dais est un coup d’Etat ».Cette révélation serait le ré­sultat d’une enquête menée par Cynthia McKinney avec les agents du FBI, de la CIA, des membres du Tribunal Pénal In­ternational et des témoins de l’attentat. En 2001, McKinney avait organisé une table ronde sur les événements du 6 avril 1994. Elle confirme que « ce qui s’est passé au Rwanda n’est pas un génocide planifié par les Hutu. C’est un changement de régime. Un coup d’Etat terroriste perpé­tré par Kagame avec l’aide des forces étrangères.J’ai suivi de près la tragédie des Grands Lacs et je pense qu’il fallait faire écla­ter la vérité aux Etats-Unis. C’est pour cela que j’ai décidé à l’épo­que de réunir des fonctionnaires de l’ONU, des enquêteurs amé­ricains, experts de la CIA, des témoins rwandais et des élus américains préoccupés par cette souffrance et cette violence in­fligées à l’Afrique et aux Afri­cains ». Des éléments de cette investigation plutôt révisionniste ont été transmis au juge Bruguière et au Prix Nobel de la Paix ar­gentin Adolpho Perez Esquivel.Celui-ci est intéressé dans le dossier de la justice espagnole sur le pillage et les crimes commis au Rwanda et en République Démocratique du Congo, contre les prêtres espagnols, les Rwan­dais et les Congolais. En effet, en poursuivant les génocidaires Hutu rwandais, le corps expédi­tionnaire rwandais avait massa­cré les populations jusque sur le territoire congolais, à Tingi-Tingi, Kisangani-Rive gauche, Mban­daka...Des sources indiquent que la justice espagnole a lancé des mandats d’arrêt contre les pro­ches collaborateurs de Kagame, dont le général James Kabarebe, chef d’état-major général de l’ar­mée rwandaise.McKinney ne comprend pas pourquoi le Tribu­nal Pénal International refuse d’enquêter sur ce coup, qui, en fait, est l’élément déclencheur de la tragédie rwando-congolaise : « Je ne comprends pas pourquoi les pays occidentaux et les Etats ­Unis en particulier laissent faire. Je ne comprends pas pourquoi l’on massacre, pille et viole les fem­mes en RDC sans que le monde entier s’en émeuve. Je ne comprends pas ce silence en forme d’encouragement de la commu­nauté internationale à l’égard de crimes abominables ».Pour elle, le TPI est « une honte internationale ». Et comme elle maîtrise le dossier des Grands Lacs au niveau du Con­grès américain, elle s’est enga­gée à mener une action contre les autorités rwandaises et leurs complices impliqués dans ce drame : « C’est une véritable es­croquerie. Comment peut-on pré­tendre juger des criminels hutus alors que ceux qui ont abattu l’avion et assassiné des milliers de hutu ainsi que des Tutsi, des Espagnols et des Congolais sont libres ? Je ne peux pas conce­voir que ces gens qui ont bénéfi­cié d’une formation militaire aux Etats-Unis depuis 1990 utilisent ces compétences à des fins cri­minelles. Il s’agit donc d’un dos­sier à rebondissements dans la région des Grands Lacs.
(DN/TH/GW/Yes)D. Baita/Le Climat Tempéré

mardi 21 juillet 2009

la stratégie de la destabilisation

Cela fait bientôt neuf ans que la République démocratique du Congo est dirigée par Joseph Kabila. Le moins qu’on puisse dire est que ce pays est mal gouverné. Les signes de cette mauvaise gouvernance se traduisent d’abord par l’absence criante d’un véritable projet politique s’articulant sur des objectifs clairs à court, moyen et long terme. Des objectifs devant faire l’objet d’une évaluation périodique afin d’apprécier l’efficacité des actions. Les «Cinq chantiers» constituent tout sauf un projet politique. La réfection de quelques rues de la capitale ne peut être assimilée à une vision. Les signes de cette mauvaise gouvernance se traduisent ensuite par l’absence de la paix civile, d’une ambiance libérale et enfin par l’obsession des gouvernants à se tromper des priorités : les intrigues politiciennes occupent l’essentiel du temps au détriment de la recherche des réponses à donner aux attentes de la population. Du mois de janvier à mars dernier, la vie politique en RD Congo était comme suspendue. En cause, le bras de fer Kabila-Kamerhe qui a abouti à la décapitation du Bureau de l’Assemblée nationale. Officiellement, le «raïs» n’aurait pas apprécié les critiques formulées par Vital Kamerhe après l’intervention des forces régulières rwandaises sur le sol congolais dans le cadre de l’opération «Umoja wetu». Officieusement, l’homme et son entourage n’appréciaient plus que modérément la liberté de ton autant que d’initiative perceptible au sein de la Chambre basse du Parlement. Une Chambre basse qui avait mis sur pieds, en novembre de l’année dernière, une dizaine de commissions chargées d’«auditer» des entreprises et établissements publics. C’est le cas notamment de la Banque centrale du Congo. Exit donc «Vital» et son équipe. Un nouveau Bureau, plus docile, a pris la place. A sa tête, Evariste Boshab qui n’est autre que le secrétaire général du parti présidentiel (PPRD). La «discipline» est ainsi restaurée. Adieu, les commissions d’enquêtes. Au mois de mai et juin de l’an en cours, l’opinion nationale a été tenue en haleine par l’échange de correspondances entre le Premier ministre Adolphe Muzito et Joseph Kabila ou plus précisément avec le directeur du cabinet présidentiel Adolphe Lumanu. «(…). J’ai l’honneur, écrivait le directeur du cabinet présidentiel, de vous informer que sur instruction de la «Haute hiérarchie», désormais, tout ordonnancement des dépenses publiques devra, avant paiement, requérir l’autorisation préalable de son excellence Monsieur le président de la République.» Le chef du gouvernement congolais à qui la Constitution confère la prérogative de gérer le pays au quotidien – et d’en rendre compte devant les élus de la nation – est dépossédé de ce pouvoir par un chef d’Etat politiquement irresponsable. Muzito ayant courbé l’échine, une crise au sommet de l’Etat a été évitée de justesse. Il reste que le mal est fait à la «démocratie congolaise». En dépit des apparences, le duo Kabila-Muzito n’est plus viable. Un climat malsain s’est installé au sommet du pouvoir d’Etat. Au fil du temps, «Joseph» a réussi à phagocyter ses «partenaires» politiques. Il se considère désormais comme le seul maître du jeu. Il attend désormais de l’«obéissance» et de la «discipline» de la part de ses «amis» politiques d’hier en l’occurrence le Palu d’Antoine Gizenga et l’Udemo de François-Joseph Nzanga Mobutu. Kabila a compris que ses prétendus partenaires sont réduits au rang de pique-assiettes, prêts à subir tous les outrages pourvu qu’ils gardent une place au «réfectoire» national. On raconte à Kinshasa que le personnel de l’O.C.C (Office congolais de contrôle) est passé de 3.500 unités à 5.000. Des recrutements massifs auraient eu lieu au profit des militants du Palu et du PPRD…Alors que le bras de fer Kabila-Kamerhe et l’échange épistolaire entre le Premier ministre Muzito et la «Haute hiérarchie» sont encore frais en mémoire, voilà que le «raïs» prend la mesure spectaculaire et démagogique de révoquer, de retraiter et de démettre d’office des magistrats tant du Parquet que du Siège. D’autres sont nommés. Le «raïs» invoque notamment la «corruption» et la «concussion» pour justifier ses ukases. Les magistrats sanctionnés sont décidés à vendre chèrement leur peau. Des recours gracieux sont en cours d’introduction. En cas d’insatisfaction, les intéressés sont déterminés à saisir les juridictions internationales. On s’achemine vers un bras de fer épique entre la Présidence de la République et la magistrature. En réalité, sous prétexte de "réformer", le chef de l’Etat veut caporaliser ce grand corps de l’Etat à l’image de l’Assemblée nationale. Il ne lui reste plus qu’à assujetir le Sénat pour revendiquer le titre de «dictateur».Qui cherche à détourner l’attention de la population congolaise de véritables enjeux du moment? La RD Congo a-t-elle franchement besoin de gaspiller tant d’énergie dans des crises dérisoires au moment où son unité physique se trouve menacée à travers l’étrange guerre qui oppose les FARDC à des groupes armés dans les provinces du Kivu mais aussi dans la Province orientale ? Qui a intérêt à déstabiliser les institutions nationales en entretenant un climat permanent de tension ?A quel jeu se livre Joseph Kabila ?
B. Amba Wetshi © Congoindépendant 2003-2009