vendredi 15 octobre 2010

Un traité efficace sur le commerce des armes pourrait contribuer à sauver une vie par minute

Communiqué de presse de la Plate Forme française "Contrôlez les armes"12 Juillet 2010 (réf : SF 10 M65)Un traité efficace sur le commerce des armes pourrait contribuer à sauver une vie par minute
Ce lundi 12 juillet, s’ouvrent au siège des Nations unies, les négociations en vue de l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes conventionnelles en 2012. Pour les ONG de la plateforme française Contrôlez les armes, les délégations des 192 Etats doivent utiliser chaque minute de leur temps de négociation pour développer un instrument permettant de sauver des milliers de vies chaque année.La France assure la vice-présidence de la conférence préparatoire.
Aujourd’hui, il n’existe pas de dispositif international permettant d’assurer un contrôle efficace et harmonisé du commerce des armes conventionnelles., Les nombreuses insuffisances et incohérences des réglementations ou systèmes de contrôle existant aux niveaux régional ou national continuent de faciliter l’arrivée des armes dans les zones en conflit et l’approvisionnement d’auteurs de graves violations des droits humains. Pour sauver des vies, un traité international solide et rigoureux doit être adopté pour combler le vide actuel. Pour être solide et rigoureux, il doit définir des obligations juridiquement contraignantes garantissant le respect du droit international humanitaire et des droits humains ainsi que le développement économique et social chez les pays importateurs d’armes. Pour Didier Destremau du Secours Catholique – Caritas France, « la moitié des personnes les plus pauvres dans le monde vit dans les pays exposés ou soumis à des conflits violents. Les armes conventionnelles sont utilisées dans la majorité des exactions commises dans ces pays. Le moment est venu pour un traité sur le commerce des armes qui protège les populations et pas seulement les Etats.» « Le temps des atermoiements et des excuses est révolu. Chaque pays doit œuvrer pour trouver le meilleur compromis afin de retirer les armes des mains des seigneurs de la guerre et de ceux qui violent les droits de l’homme. Nous avons besoin de règles claires qui définiront comment les Etats doivent contrôler le commerce des armes : c’est un impératif. A la fin de ces deux premières semaines de négociation, les Etats devront avoir produit une première version du traité » poursuit Rima Chemirik d’Oxfam France. Une large majorité des Etats en Afrique, en Amérique, en Europe et en Asie ont voté au sein de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur de l’élaboration d’un traité. En décembre 2009, 151 Etats sur les 192 membres que compte l’ONU ont voté en faveur de l’ouverture des négociations. Les Etats-Unis ont également rejoint la dynamique onusienne tandis que 19 pays s’abstenaient encore. « Une petite minorité d’Etats, aussi puissants qu’ils soient, ne devrait pas être autorisée à contrecarrer les progrès qui pourront avoir lieu à New York au cours des deux prochaines semaines » a déclaré Francis Perrin, vice-président d'Amnesty International France. Selon Zobel Behalal du CCFD-Terre Solidaire, « la France, membre permanent du Conseil de Sécurité et quatrième exportateur d’armes, assure la vice-présidence des travaux : elle a la responsabilité de travailler avec ses pairs pour faire aboutir ce traité. Une large partie de l’humanité a besoin de ce traité pour sauver des vies».

Pour tout savoir sur les discussions en cours au sein du Comité préparatoire au sujet d'un futur Traité international sur le commerce des armes classiques : http://armstradetreaty.blogspot.com/

vendredi 1 octobre 2010

Armand Tungulu l'homme qui a défié Kanambe allias Kabila.


L’affaire du «lanceur des pierres» sur le cortège de Joseph Kabila était jeudi 30 septembre au centre de toutes les conversations tant à Kinshasa qu’à Bruxelles. Nul ne sait à l’heure qu’il est le sort réservé à Armand Tungulu dans un pays où les forces dites de sécurité se comportent en police politique. L’appareil judiciaire, lui, se prend pour une cellule de la Présidence de la République. On apprenait jeudi qu’une avocate, militante des droits de l’Homme, a été interpellée mercredi par des policiers de la tristement célèbre «services spéciaux» de la police (DRGS). Elle est suspectée d’avoir «filmé», à l’aide de son téléphone portable, le passage à tabac du lanceur de pierre par les membres de l’escorte de Kabila.
Le régime de la terreur. Le mot n’est pas trop fort. C’est le système politique que Joseph Kabila veut imposer aux Congolais à l’image de ce qui se passe au Rwanda de son mentor Paul Kagame. Par la violence, il espère museler tous ses contradicteurs. L’objectif est de maintenir la RD Congo dans un état de "géant aux pieds d’argile" face à certains pays voisins en pleine reconstruction. En dépit de ce climat de terreur, les Congolais ne croient plus en la légitimité du pouvoir kabiliste. Un pouvoir incapable non seulement de répondre aux attentes existentielles mais surtout d’assurer à la population les conditions minimales de sécurité. En dix années de présence à la tête du pays, «Joseph» a démontré qu’il n’aime ni le Congo ni ses habitants. Ce qui l’intérèsse ce sont les privilèges et avantages attachés à l’imperium. Le geste posé mercredi 29 septembre par Armand Tungulu est une expression de «ras-le-bol citoyen». Ce citoyen a essayé de dire tout haut ce que la majorité des Congolais pense tout bas. PerquisitionUne atmosphère délétère régnait, mercredi soir, dans la capitale congolaise. Selon des sources diplomatiques, il se confirme que le domicile du général Faustin Munene a été perquisitionné tard dans la soirée par des miliciens de la garde personnelle de Kabila, pompeusement appelés «Garde républicaine». Certains proches de Munene sont formels : «Le général a échappé à un attentat». Un attentat commandité par qui? Pourquoi?Natif de la province de Bandundu (Kwilu), parenté à Pierre Mulele, Faustin Munene a fait sa carrière militaire dans l’armée angolaise. C’est dans ce pays qu’il acquis ses galons de colonel. Après la «libération» du 17 mai 1997, il a assumé successivement les fonctions de vice-ministre de l’Intérieur, chef d’état major de la Force aérienne et de chancelier des Ordres nationaux. Au mois d’octobre 2009, la résidence de Munene, dans la commune kinoise de Bandalungwa, a été attaquée par des «hommes en uniforme». Dans cet empire de l’impunité, aucune information judiciaire n’a été ouverte. A l’époque, les relations congolo-angolaises étaient "exécrables". Munene passerait pour "l’homme des Angolais" dans ce Congo de Joseph Kabila devenu une zone d’influence à dominance rwando-ougandaise. Selon certaines sources, Armand Tungulu, le lanceur des pierres serait également originaire de Bandundu. Y aurait-il un lien entre l’affaire Tungulu et la "visite domicilière" chez Munene?«Outrage au chef de l’Etat» L’affaire dite de la «lapidation» du cortège de Joseph Kabila pourrait avoir des conséquences imprévisibles au plan notamment de la justice internationale. Dans un communiqué publié jeudi 30 septembre, l’association de défense des droits de l’homme «ASADHO» «dénonce l’arrestation et la détention» des avocats Nicole Bondo Muaka et André Marie Muila Kayembe, membres de l’ONG des droits de l’homme «Toges noires». Les deux juristes sont détenus par les «services spéciaux» de la police nationale (DGRSS), dont le siège se trouve sur l’avenue du 24 novembre, dans la Commune de la Gombe. Que leur reproche-t-on ? Il est reproché à l’avocate Bondo Muaka d’avoir gardé son téléphone à l’oreille au moment où les sbires de Kabila s’acharnaient sur le «lanceur des pierres». Pour la petite histoire, Bondo attendait le dépannage de sa jeep de marque cherokee dans un garage du coin. Pour les policiers, «elle aurait filmé l’incident». «Elle sera jetée dans une jeep avec Madame Mado Mangambu, qui l’accompagnait, et seront conduites au bureau de la DGRSS où elles sont détenues jusqu’à ce jour sans droit de recevoir la visite de membres de leurs familles et Conseil, ainsi que de la nourriture», indique le communiqué. Aux dernières nouvelles, les enquêteurs de la police n’auraient trouvé aucune trace d’images dans le téléphone portable de l’avocate. Secrétaire général de l’ONG «Toges noires», Me André Marie Muila Kayembe, s’est rendu ce jeudi à la DRGS pour s’enquérir de la situation de sa consoeur Nicole Bondo. Contre toute attente, il a été a son tour mis aux arrêts aux alentours de 15 heures 30. Le motif reste inconnu au moment où nous couchons ces lignes. La privation de liberté a duré plus de trois heures. Les policiers de cette "unité spéciale" constituent un Etat dans l’Etat. Ils arrêtent qui ils veulent, quand ils veulent. La remise en liberté se déroule selon le même scénario. Rappelons que dans un communiqué intitulé «Après Chebeya Floribert et Fidèle Bazana, Me Nicole Bondo Muaka dans la gueule de la police nationale», publié quelques heures avant son arrestation, l’avocat Muila se disait «très préoccupé par l’arrestation et la détention prolongée» de sa consoeur. Après avoir relaté le film du «caillassage» du cortège de Kabila, le communiqué donne des détails sur la cruauté avec laquelle «les gardes du cortège présidentiel» se sont acharnés sur le lanceur des pierres. Celui-ci a été, selon le communiqué, «tabassé à mort» avant d’être jeté dans un jeep. En dépit de la "gravité" de l’acte posé par ce citoyen, ne fallait-il pas le maîtriser et le mettre à la disposition des instances judiciaires afin de connaître le mobile de son acte? En rossant l’agresseur de leur patron, les gardes de Kabila n’ont-ils pas commis des violations des droits humains en mettant à nu l’immoralité de ceux qui nous gouvernent? Appel à la «Résistance»Dans son communiqué, l’ONG «Toges noires», "désapprouve" le jet de pierre fait sur le cortège présidentiel, mais «se dit très préoccupée par le sort du jeune homme amené comme un sac par les gardes du cortège présidentiel ainsi que par l’arrestation et la détention de Me Nicole Bondo Muaka». Et d’ajouter : «Sa préoccupation est d’autant plus grande, qu’elle a encore frais en mémoire l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, dans les bureaux de la Police nationale.» Secrétaire général Afrique de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), Paul Nsapu Mukulu n’a pas trouvé les mots assez durs pour fustiger la «dérive dictatoriale» du pouvoir kabiliste et pour dire la «colère» qui anime les défenseurs des droits humains. Il a appelé à l’organisation d’une «Résistance». «Le moment est venu, a-t-il dit, pour que la population congolaise en générale et celle de la diaspora en particulier s’organise en une "Résistance citoyenne" pour dire «Non !» à la dictature». Nsapu de dire sa «détermination» et celle de tous les défenseurs des droits humains en RD Congo de voir les responsables des violations des droits et libertés de «répondre de leurs actes devant les instances judiciaires internationales. Tôt ou tard !».